Cette tragédie nous rappelle les responsabilités de chacun.Une petite fille de huit ans était morte après avoir été happée par un tapis roulant en 2004.
Plus de quatre ans après l'accident de tapis roulant qui avait endeuillé le village de Val-Cenis, deux employés de cette station de ski savoyarde, ont été condamnés lundi à 18 mois de prison dont un ferme, par le tribunal correctionnel d'Albertville.
Le 14 février 2004, Agathe Join, âgée de 8 ans, avait emprunté, skis à la main, un tapis roulant à Val-Cenis. Elle avait alors été happée dans l'ouverture de la trappe d'arrivée du tapis. L'enfant était morte étouffée sous les yeux de son frère Thibaud, 13 ans et demi, qui s'était blessé en tentant vainement de la sauver.
L'enquête a révélé une série de «causes indirectes» ayant mené à l'accident, parmi lesquelles le «débranchement des sécurités» destinées à stopper la course du tapis en cas de problème, un personnel «insuffisant» et «mal formé» et une «conception irréfléchie» du tapis roulant installé «dans la précipitation».
Lourde amende pour le syndicat intercommunal
Le préposé à la surveillance des quatre tapis roulants de la station, Lionel Bacquart, et l'électricien de maintenance, Daniel Bernar, étaient jugés pour avoir désactivé les sécurités du tapis roulant peu avant le drame et tenté de cacher leur faute en les réactivant tout de suite après. Les deux hommes, qui ont déjà effectué l'équivalent de leur peine en détention préventive, ne retourneront pas en prison. Le directeur de l'exploitation de la station de Val-Cenis, Daniel Touffait , également jugé, a écopé de son côté de 10 mois avec sursis.
Le syndicat intercommunal exploitant la station était également poursuivi pour avoir choisi un tapis mal conçu pour des raisons purement financières. Lui était également reproché de ne pas avoir correctement formé son personnel. Il a été condamné à une lourde amende : 300.000 euros , alors que le procureur n'avait demandé que 200.000 euros .
Enfin, le fabricant italien du tapis, Microfor-SNC, a été condamné à 50.000 euros d'amende, dont 30.000 avec sursis, pour ses erreurs de conception. Le procureur avait requis 50.000 euros d'amende ferme.
Ce que je lis : personnel «insuffisant» et «mal formé», je comprends donc que le gars devait avoir tellement de boulot que c'était le moyen qu'il avait trouvé pour y faire face, ça ne l'excuse pas bien entendu mais on peut comprendre le cheminement qui amène à de tels comportements : une situation dans laquelle l'électricien est amené à prendre des risques inconsidérés pour éviter de pointer au chômage à court terme.
Par ma propre expérience j'ai assisté à des cas similaires de prises de risques inconsidérées engendrées par la précarité du travail comme un intérimaire qui cache des erreurs qu'il a commises même si il en a pris conscience de peur qu'on le remercie dans l'heure.
On peut de même s'interroger sur la concurrence entre les bureaux de contrôles, je pense pour ma part que cette mission devrait être assurée par un organisme sous tutelle de l'état dans le style consuel. Car j'ai le sentiment que dans certaines boites de contrôle certains contrats sont décrochés par des commerciaux sans que les employés n'aient les moyens d'assurer leurs missions que ce soit en terme de temps alloué et/ou de compétences. Et ça peut faire franchement peur quand on connait les pratiques et le sérieux de certains installateurs sur les marchés publics.